Les actions américaines se sont propulsées à de nouveaux sommets grâce au niveau d’emprunt record entrepris par les investisseurs dans un pari risqué qui a alimenté des inquiétudes sur la possibilité d’une forte correction au cours des cinq années de hausse.
Avec un nouveau pic de clôture enregistré par le S&P 500 de 1,859.45 la semaine dernière, la dette adossée aux comptes sur marge (l’argent emprunté pour acheter des actions) a enregistré un nouveau record en janvier, selon les données de la Bourse de New York.
Les pics du recours à l’emprunt ont été, dans le passé, un précurseur des grands marchés baissiers et sont considérés comme un signe d’avertissement.
Bien que la dette marginale ait inscrit des records ces derniers mois, elle se situe actuellement à 451 milliards de dollars sur le NYSE, en progression de plus de 20% au cours de la dernière année et au-dessus du pic enregistré en 2007 de 381 milliards de dollars Il ya cinq ans, elle a atteint un creux de 173 milliards de dollars Lors des derniers pics du marché, les niveaux excessifs de la dette marginale a exacerbé les baisses consécutives des actions.
Et pour cause ! Les investisseurs ont été forcés de procéder rapidement à la vente des participations au moment où les prix ont chuté.
Résultat : une spirale descendante nuisible a été déclenchée.
L’augmentation de la dette marginale a eu lieu au moment où l’on commence à se poser des questions sur les évaluations obstinées notamment dans les biotechnologies dont l’indice Nasdaq Biotech est en hausse de 16,4% depuis le début de l’année, et dans le secteur de la technologie dont Facebook qui vient de dépenser 19 milliards de dollars pour le rachat de WhatsApp.
Toutefois, les investisseurs ne sont pas encore suffisamment alarmés pour vendre malgré la hausse de l’indice S&P de 22% au cours de la dernière année.
« Nous commençons à voir des signes d’un marché mousseux. C’est le drapeau jaune de prudence », a déclaré Kate Warne.
Et ce stratège d’investissement chez Edward Jones d’ajouter : « Le marché pourra incessamment afficher une hausse. Ce n’est guerre le moment de se mettre sur la touche. On a souvent eu de bons rendements dans les dernières phase d’une tendance haussière ».
Beaucoup d’investisseurs s’attendent à un rebond de l’économie américaine après une vague de froid exceptionnelle qui a saisi le pays et pesé sur le rythme de l’activité économique.
Après le coup de mou conjoncturel traversé par les USA et les turbulences qui ont frappé les marchés émergents, le rebond qui s’est produit ultérieurement a justifié l’élan des investisseurs qui ont profité du fléchissement des prix.
« Si l’économie se redresse et croît de près de 3%, l’indice S&P pourra augmenter davantage », a déclaré Steven Boyd, directeur à Halyard Asset Management.
Ce dernier souligne qu’un usage important de la dette marginale est signe de confiance.
Il va encore plus loin en assurant que les récentes données subjectives sont attribuables à la vague de froid et que la demande contenue favorisera une reprise dans les prochains mois